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Octobre 2O1O : Un petit lenght-check pour voir comment les choses avancent niveau longueur

Dans la vie, j’aime bien me fixer des buts parce que sans but, je perds ma motivation à faire des choses. Mais ensuite on se retrouve pris dans le tourbillon des événements et on n’a pas souvent l’occasion de prendre du recul pour contempler le chemin parcouru et les accomplissements réalisés en passant. Surtout en ce qui me concerne, vu que je suis totalement le genre de personne qui ignore tout ce qui ne concerne pas mon objectif. Mon objectif est atteint ? Je suis contente et je me trouve géniale ! Mon objectif n’est toujours pas réalisé ? Je suis nulle, tout ce que je fais c’est de la merde ! J’essaie d’arranger ça mais c’est pas facile. Pourtant, il y a bien un truc qui aide énormément à se voir plus objectivement, c’est de se faire un récit d’une période de notre vie. C’est une des raisons qui fait que tenir un journal est vraiment un excellent outil (même si c’est pas facile d’être régulière…). Travailler sur cet article m’a fait cet effet. J’ai pleinement réalisé le chemin parcouru et à quel point les choses avaient changé (pour le mieux en plus !) : à quel point l’image du cheveu crépu a bougé, à quel point mes techniques de soin et de manipulation des cheveux crépus avaient progressé, etc. Alors c’est partie pour une petite rétrospective !

Lorsque j’ai atteint la longueur des épaules, j’étais en apprentissage en salle des marchés. C’est une longueur que j’avais très très hâte d’atteindre parce que j’avais beaucoup de mal à faire des coiffures « professionnelle » avec les cheveux courts. Pire : La terrible longueur où les cheveux ne sont pas assez courts pour être une simple « coupe garçonne » et pas encore assez longs pour être attachés en une seule queue. L’été 2010 et les 12 mois qui ont suivi ont donc été pour moi synonyme de libération capillaire. Oh j’exagère à peine ! J’ai commencé à expérimenter furieusement niveau coiffure. Je pouvais enfin faire seulement 4 à 6 nattes le soir, et le matin, me coiffer. Du coup j’ai pris le temps d’expérimenter.

Avril 2010 : mes premières expériences avec des franges de vanilles (pour aller en cours)
Juin 2011 : Chignon bien lissé, bien plaqué pour aller travailler

En particulier, je faisais énormément de chignons. Toutes sortes de chignons. Je voulais porter des coiffures qui fassent professionnelles et les chignons étaient la principale piste que je suivais. Au début, je n’avais pas beaucoup d’imagination en matière de coiffure mais à mesure que je manipulais mes cheveux, je me laissais petit à petit entraîner par eux. D’ailleurs j’avais grand plaisir à manipuler mes cheveux, tester, chercher. Je jouais beaucoup avec les différents types de tressage. Par exemple pour agrémenter mes chignons habituels, j’aimais rajouter une tresse plaquée, une vanille ou une natte ici ou là pour tester différents effets. J’ai aussi expérimenté avec les franges avec un succès mitigé à l’époque, mais je cherchais toujours de nouveau moyens de réussir à encadrer mon visage. Pour tout vous dire, je trouvais assez frustrant d’avoir toujours le visage dégagé : avec cette longueur, les cheveux ne retombent pas naturellement sur les épaules (comme avec ma longueur actuelle) ils pointent vers le ciel ! Ce qui veut dire que même avec les cheveux entièrement libres, j’avais toujours le visage entièrement dégagé !

Février 2011 : J’ai testé le soin au rhassoul et le test n’a pas été concluant (je n’ai plus jamais réessayé !)

J’aimais mon afro, attention ! Mais j’aimais aussi pouvoir utiliser mes cheveux pour « orner » mon visage, en quelque sorte. Je cherchais donc toutes sortes d’astuce pour mieux contrôler le « tombé » de mes cheveux : essayer de « vaniller » des mèches à l’avant avec une certaine technique, faire mes nattes du soir d’une certaine façon, etc. De manière générale, c’est à cette période que j’ai découvert beaucoup des éléments de base du système ALaFolie. Ils ont tous été largement perfectionnés entre temps, mais c’est à cette période que j’ai compris que les cheveux « démêlés » (c’est-à- dire complètement en afro) n’étaient pas ce qu’il y avait de plus pratique lorsque je n’avais que 10 minutes pour me coiffer le matin. J’ai aussi découvert que ça demandait beaucoup d’effort mécanique (= peigne) de faire un afro, et que, en plus, ça entraînait beaucoup de casse. CQFD : Il faut donc éviter l’afro et privilégier le « pli » que donne les nattes du soir.

Avril 2011 : Après avoir étiré mes cheveux au sèche-cheveux pour la première fois. Mon afro libre est de sorti. C’est quelque chose qui arrivera de moins en moins souvent avec le temps…

Dans le même temps, j’adorais porter des vanilles !! Je ne sais pas si je l’ai souvent dit, mais une des raisons principales qui m’a poussé à repasser au naturel était le fantasme suivant : de belles vanilles longues et bien gonflées sur toute la tête. Eh bien laissez-moi vous dire que je m’en suis bien délectée ! J’ai souvent fait des vanilles : j’ai même testé des vanilles de plus en plus petite. J’ai aussi fait souvent des petites nattes. Ces coiffures de petits tressages me permettaient d’avoir des moments de break dans la manipulation  de mes cheveux pendant quelques semaines. Ça ne veut pas dire que je ne faisais PLUS rien pour mes cheveux : je faisais des mini-soins (qui allaient quand même beaucoup plus vite que mes soins habituels), le soir je nattais mes petites nattes/mes petites vanilles pour mieux contrôler l’aspect de ma coiffure et le matin il m’arrivait de porter mes petits tressages en chignon ou dans un autre style que simplement lâchés.

Octobre 2010 : Petites vanilles
Août 2010 : Petites nattes

C’est d’ailleurs en défaisant ces coiffures de petits tressages à cette période que j’ai eu ma seconde révélation concernant les mises en pli (la première étant que les mises en pli sont réellement le bon plan pour gérer ses cheveux au quotidien, les contrôler et les coiffer). J’avais bien déjà entendu parler de twist-out, de braid-out mais j’étais sceptique et je ne les avais jamais vraiment envisagé sérieusement. Mais un jour en défaisant mes petites nattes, c’est la révélation, un potentiel immense de coiffure, là, devant moi ! Mais je ne me suis pas engouffrée dans cette nouvelle voie tout de suite, quelque chose me retenait. À l’époque la communauté des naturelles sur internet avait fait un super boulot pour nous sensibiliser à la question de l’impact de la négation systématique de nos cheveux dans la société et notamment en terme d’aliénation. Et j’avais peur que les coiffures de type braid-out/twist-out ne fassent que déplacer le problème de l’aliénation, nous faisant passer de l’apologie du lisse à l’apologie du bouclé et de l’ondulé. En tant qu’antillaise, je me disais que le risque était réel (aux Antilles, le culte des « beaux » cheveux bouclés est très présent). Mais plus tard, j’ai fini par m’engouffrer complètement dans cet univers : les mises en pli sont le fruit de qualités propres aux cheveux crépus, leur plasticité, leur malléabilité, leur versatilité et pour moi ignorer ces possibilités était devenu (presque) aussi peu « naturel » vis-à-vis de la nature des cheveux crépus que le défrisage.

Septembre 2010 : J’explore les possibilités des mises en pli de tressage (ici des petites nattes)

Finalement, je crois simplement que passer SL (la longueur des épaules) a été le moment où j’ai réellement commencé à profiter à fond de ma « nouvelle » chevelure naturelle et le moment ou j’en suis tombé vraiment raide dingue. J’ai réalisé pendant cette période à quel point les cheveux crépus permettaient des milliers d’options (et le lisse n’avait pas besoin d’en faire partie !) et qu’ils avaient des propriétés incroyable (élasticité, plasticité, possibilité énorme de variation du volume, variation de longueur, variation de texture, etc.). Mon aventure capillaire prenait une nouvelle tournure : j’ajustais mes routines de soin, j’essayais de mieux comprendre le comportement de mes cheveux pour parvenir à mieux les manipuler et en tirer ce que je voulais, j’améliorais mes gestes, etc. J’était ouverte et je me laissait bercer par tout ce que mes cheveux avaient à me raconter. C’est à ce moment-là que ma grande expérimentation des cheveux crépus à vraiment commencé et elle ne s’est jamais arrêté.

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