cheveux naturels alafolie logo

Dans le cadre de ses études, une lectrice m’a interrogée pour un mini-dossier à rendre sur l’utilisation et l’impact d’internet dans un fait de société. Elle a choisi de traiter du phénomène du retour au naturel et j’ai trouvé ça génial ! J’ai partagé avec elle mon analyse du phénomène (en répondant à ses 2 questions), et je me suis dit que je pourrais aussi partager ça sur le blog, surtout que votre avis m’intéresse aussi. ^^


« 1) Penses-tu que le phénomène aurait connu autant d’ampleur sans le moyen d’internet ? La vente de livres sur le retour au naturel, en best-seller, aurait-elle par exemple, eu le même effet?
Il est clair que non. Pour preuve, au delà du naturel, on assiste sur internet à la propagation plus général du message « les femmes noires peuvent avoir de beaux et longs cheveux, il suffit d’avoir la bonne méthode ». Cela concerne aussi (et d’abord, même) les femmes aux cheveux chimiquement traités (défrisage, assouplissement). Il y a plus de 10 ans, on trouvait déjà des livres traitant du sujet (notamment, Ultra Black hair growth, première édition, de Cathy Howse) qui a plutôt bien marché. Pourtant, ce n’est qu’après la popularisation d’internet et de tous ses outils de partage (forums, blogs, vidéos) que le phénomène à vraiment pris.
Je dirais même plus, au delà de l’outil internet en lui-même, c’est plus précisément l’émergence du web 2.0 (avec la notion de partage et de monsieur-tout-le-monde nourrissant le net son individualité) qui a permis le mouvement du retour au naturel. Chacun y allant de son témoignage, de ses astuces, de ses revendications, etc…

 2) Pour toi, le fait même qu’internet s’adresse à un public de masse n’a-t-il pas affaibli les revendications, au départ identitaires et politiques (au profit d’un simple phénomène de mode/d’esthétique)?
Hum, très bonne remarque. Je pense que c’est le fait qu’internet soit un média de masse (nourrit par la masse) qui a affaiblit le message. D’abord, au moment ou la revendication était purement identitaire, elle ne parlait qu’aux personnes réceptives, déjà sensibles ou engagées elles-mêmes dans des réflexions politiques et identitaires (pas forcément capillaire). Et pour les autres, ce n’était qu’un babillage d’extrémistes sans aucune légitimité. Si ce message avait été émis par des « officiels » (grosses entreprises, groupe politique) ou même par des stars, l’impact aurait peut-être été tout autre. Mais il a fallu passer par l’aspect esthétique, mode, beauté, pour intéresser la masse.
Mais maintenant que j’y pense, je pense que même hors internet, le problème aurait été le même : pour parler au plus grand nombre et être diffusé à grande échelle, il faut faire simple et festif (un peu comme musique classique vs. musique pop finalement). Même hors internet, je pense que le naturel ne se serait jamais autant répandu si le message n’avais pas translaté de « je suis noire et j’assume mes cheveux crépus » à « je suis noire et mes cheveux crépus sont magnifiques ». La beauté parle à tout le monde, en revanche la réflexion social sur « la domination blanche qui a aliéné les noirs de leur propre image » met les gens mal à l’aise.

C’est amusant parce qu’après avoir été attiré par le phénomène de mode, et par la beauté des coiffures volumineuses, les gens finissent eux-mêmes par revenir à la réflexion identitaire. Il y a 4-5 ans quand j’ai commencé à m’intéresser au naturel, j’ai vu des défrisées dire « alors là, le naturel c’est pas pour moi du tout, et puis je vois pas trop le problème avec mon identité ». Ces mêmes filles disent aujourd’hui « mais c’est vrai que je sais même pas à quoi ressemble mes « vrais » cheveux, c’est énorme quand même. Il faut que je tente le naturel, en plus c’est trop beau ».

Donc finalement, pour répondre clairement à ta question : non, je pense qu’internet n’est que le reflet de ce qui se serait passé « dans la vraie vie ». Il est difficile d’atteindre la masse avec un message identitaire (surtout aussi complexe que celui-là qui remonte à l’esclavage). Pour répandre le naturel, il FALLAIT avoir un discours plus futile. Il se trouve juste qu’internet permet de répandre la futilité plus rapidement que jamais (internet bombarde les gens d’une tonne d’information : ils retiennent ce qui est le plus simple et digeste. La beauté en fait partie.) »

Voilà, mes réponses à ses questions. Et maintenant je vous le demande à vous : Est-ce que vous pensez que sans internet, le naturel aurait pu se répandre à une telle échelle ? 

13 réponses

  1. coucou !
    tres interessant ton Post.
    je pense que Internet a beaucoupd influence sur le retour au naturel de plusieurs personnes. c est seul moyen d atteindre plusieurs personnes en restant dans son bout du monde. plusieurs parmi nous preferent voir avant d accepter -Thomas – et ce n est qu Internet qui presente la pletore de Filles aux cheveux naturels en une Minute. Il suffit d une minute sur Internet pour convaincre une Personne. pourtant la voisine d a cote aurait beau parler des bienfaits du retour au naturel, elle ne serrait pas autant convaincante.

  2. Trés intéressant cet article.
    Je pense que non, sans internet, il n’y aurait pas eu autant de remue-ménage autour du retour au naturel pour la simple et bonne raison que, comme tu le dis si bien, Internet permet de parler de tout et rien. Les gens y trouvent tout ce qu’ils veulent et je pense que des personnes comme toi qui font des videos simples, qui ne sont pas des stars ou qui ne représentent pas de grosses entreprises sont plus aptes à faire passer le message et à « convaincre » les lectrices parce que, justement, on se dit « tiens elle est comme nous » ou « tiens elle dit des trucs que j’ai déjà entendu ». On se sent facilement en confiance en regardant ce genre de videos justement parce que l’on ne se dit pas dans sa tête que c’est encore un stratagème marketing et que le but est que le maximum de lectrices adhérent à tel ou tel produit. En cela Internet est un véritable atout pour sensibiliser les jeunes filles sur l’entretien de leurs cheveux naturels.Sans Internet, certaines auraient peut être lu quelques bouquins ou quelques articles par-ci par-là mais il n’y aurait pas eu cette même « addiction » à tes videos et à tes conseils beautés. Un livre c’est quelque chose d’assez « impersonnel’ on le lit, on se dit qu’on va piquer deux ou trois conseils dedans et puis on le pose loin de nous et il prend la poussière. Or avec Internet on peut venir regarder régulièrement les videos qui nous plaisent, discuter avec les personnes qui créent les videos etc c’est vraiment une source d’infos permanente et par conséquent, ça nous motive à suivre les conseils beautés.
    Toi même miss Camaelle, combien de filles ne t’ont pas écrit pour te dire « tes videos me donnent du courage, ça me motive pour revenir aux cheveux naturels ». Ca prouve bien que Internet a beaucoup d’impact sur les lectrices et que c’est lui qui nous pousse, plus que n’importe quel livre, à revenir au naturel

  3. Je suis au naturel depuis pres de 10 ans mais a cause d’une brulure au cuir chevelu. Un defrisage faite 2 fois dans un mois. Et malgre cela j’ai essaye a plusieurs reprises de remettre le defrisant malgre mon probleme. Je me voyais laide, je ne savais pas comment me coiffer, mon mari ne me felicitait plus pour mes cheveux etc.. jusqu’au jour que j’ai decouvert les videos sur le net pour apprendre a prendre soin de mes cheveux et me sentir belle avec mes cheveux au naturel. Oui sans les precieux videos, je n’aurais pas pu.

  4. Pour moi la réponse est non. Non je ne serai pas redevenue naturelle car j’étais trop enfermée dans ma bulle. Je le regrette profondément car cela m’aurait évité des années de souffrance entre défrisages, coiffures hors de prix, mèches « à deux balles » car souvent gardées trop longtemps…

    J’en profite pour te signifier que je t’ai déjà citée sur mon site (zafro.net désolée pour la pub mais quelque part il n’y a que comme cela que je me ferai connaître) car j’aime beaucoup ce que tu fais. Je ne suis jamais intervenue mais là je me le devais car la question posée est celle qui me trotte dans l’esprit depuis longtemps. Merci pour ta compréhension si tu laisses ce message affiché. Dans le cas contraire je comprendrai (chacun sa croix) et je ne m’empêcherai pas de continuer à jeter un oeil de temps en temps à ce que tu fais.

  5. Ma réponse est oui.
    Mon retour au naturel s’est fait par « hasard » .Après une importante chute de cheveux ,j’ai décidé de tout couper (à l’époque, en 2005,le phénomène nappy n’existait pas).
    J’ai redécouvert mes cheveux crépus et j’en suis tombée amoureuse.
    J’ai donc pris le décision de ne plus les dénaturer.
    Nos mères nous ont lancé dans la spirale du défrisage et comme des « camés » il nous fallait notre dose tous les 2/3 mois.Sans oublier ce désamour du cheveu »grainés » ,trop difficile à coiffer dans lequel nous avons été élevé.
    Au début de mon aventure en 2005 ,sur le net il n’y avait pas grand chose.
    Maintenant on ne sait plus où donner de la tête et c’est génial.
    Pour moi le net est une source intarissable d’infos sur le soin du cheveu( un grand merci à toutes les bloggeuses et donc à toi miss camaelle) mais n’a en rien joué sur ma décision.
    Garder ses cheveux crépus c’est un choix personnel et pas un phénomène de mode ,retrouver sa vrai nature c’est un éponouissement .
    Et nous sommes nombreux(ses) à être en quête de notre vrai nature.
    Pas besoin du net pour ça.

    1. Hello, merci pour ton commentaire ! 🙂
      Ta métaphore avec la came m’a fait sourire : c’était exactement ça, avec mon défrisage *nécessaire* tous les 2 mois (je tenais même pas 3, impossible).

      Tu as raison, vive le net !!

  6. Sans internet je ne serais jamais redenenue au naturel. Cela fait 5 ans que je suis en métropole et lorsque je vivais en guadeloupe j’avais arrêté le défrisage pendant 2 fois mais je recommençais à chaque fois à cause de l’influence de ma mère. Je suis récemment partie en vacances et ma mère me faisait la gueule à cause de mes cheveux (qu’on ressemblait à rien avec les cheveux au naturel qu’il fallait que j’aille me faire un tissage), je pense y retourner définitivement mais je sais que sa sera très difficile d’affronter les critiques de ma mère mais j’ai pris ma décision et plus jamais je ferais marche arrière.
    C’est grâce au net et surtout toi miss camelle qui m’a donné la motivation de me soigner les cheveux. J’avais déjà arrêter le défrisage depuis 2010, sans savoir comment se soigner le cheveux crépu, je me rouinais tous les mois en mettant des rajouts. Ce n’est qu’en mars 2012 que j’ai décidé d’aller par hasard sur youtube pour avoir des infos et là j’ai été obnubilé par t’es vidéos. Je regardais t’es vidéos tous les jours, et celles de d’autres nappy mais t’es la seule qui jusqu’à aujourd’hui m’inspire le plus. Je te dit bravo et sans le net je n’aurais jamais été convaincu avec un bouquin, ni même avec l’ encouragement des copines ou voisines

    1. Hum, l’influence des mamans est duure hein je sais. Souvent je me dis qu’en Guadeloupe j’aurais surement jamais eu le courage de repasser au naturel. (Expliquer à tout le monde à chaque fois pourquoi je « fais » pas mes cheveux.. :-/
      Tu as été courageuse quand même !

      Merci beaucoup ! 🙂

      1. Hello maelle!!!tres interessant comme article comme d’hab.pour ma part je crois que meme sans internet je serais revenue au naturel,si certaines sont passees au naturel par effet de mode, moi j’ai reellement eu des problemes avec le defrisage.meme pas a 2 mois apres mon 1er defrisage, j’avais deja des regrets.mes cheveux etaient cassants,sans volume et je perdais de plus en plus de longueur.si bien que j’ai commence ma transition sans savoir ce que signifiait

    2. Je suis d’accord avec toi… Moi ça faisait des années que je faisais des tentatives infructueuses, au bout de 6 mois j’abandonnais tout, frustrée de ne pas y être arrivée… Internet et moi ça fait 2, mais depuis que j’ai découvert misscamaelle (que je salue bien bas) mes cheveux revivent, et ma toison me dit chaque jour dans le miroir « tu es belle » 😀
      Il y a bien des fois ou j’ai envie d’abandonner (13 mois de naturel 10cm) mais quand je vaporise et que je sens mes frisettes frémir dans le creux de mes mains je me dis que ça vaut la peine de perséverer.
      J’ai visité d’autres sites et pour info je n’ai pas la même texture de cheveux que toi, je suis métis, mais les explications que tu donnes pour soigner/entretenir/embellir est vraiment adapté à notre toison….
      Alors je t’encourage à continuer et je te dis un grand merci… gwo bo

      1. Hello, merci !!

        Ah je me reconnais bien dans ce que tu dis ! Redécouvrir enfin ses cheveux et qu’ils te renvoient que tu es belle.
        Félicitation en tout cas ! Le plus important c’est de ne pas abandonner pendant les premiers temps ou c’est plus dur. Après ça roule tout seul et tu te félicites d’avoir résisté!

  7. Hello maelle. Tres interessant cet article comme d’hab.pour ma part je dirai que meme sans internet je. Serais tout de meme repassee au naturel.si certaines sont repassees au naturel par effet de mode, moi j’ai reellement eu des problemes avec le defrisage.a moins de deux mois apres mon prmier defrisage et avec le changement de climat vui que j’ai quittee le cameroun pour l’italie,mes cheveux etaient devenus cassants, recxhes,sans volume et je perdais de plus en plus de longueur.j’ai debute ma transition sans savoir ce que ce mot signifiait dans ce contexte.grace a internet j’ai su ce qu’est le big chop et vu que je redoutais un peu cette etape je me suis rendue compte qu’il y’avait un tas de filles qui ont fais ce choix a travers des videos,et sans te mentir ces videos m’ont donne le courage pour arriver a le faire.je me suis rendue compte qu’en fait mes cheveux je les aimaient naturels.

Répondre à Anonyme Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *